Retour sur le Congrès Mondial à Cape Town – « Africa driving global change »

 

iafei-2016

Tel était le thème du 46ème congrès international de l’IAFEI (International Association of Financial Executives Institutes) dont la DFCG est un des membres fondateurs.
Présent pour la 1ère fois en Afrique, Fausto Cosi président de l’IAFEI s’est félicité de ce signe de développement et d’ouverture des frontières pour le futur.
Tous les dirigeants d’entreprises présents les 9 et 10 novembre derniers ont unanimement reconnu le potentiel du continent africain et la place que l’Afrique du Sud doit occuper sur la scène internationale. « Le CFO a un poste stratégique dans l’entreprise et doit être moteur du changement dans une Afrique du Sud ouverte au business » souligne le Professeur Douhani Thakhathi – Président de SAIBA.

De nombreux autres intervenants ont échangé sur le métier de directeur financier et de contrôle de gestion, mais également sur l’état économique du monde. Ainsi de Daniel Silke, analyste politico-économique le plus en vue de la place, qui a présenté un état du monde en pleine mutation avec le repositionnent de la Chine et de l’URSS. Outre sa réaction « à chaud » à l’élection américaine (c’est dramatique pour les Etats-Unis et ses alliés) M Silke a présenté les profonds bouleversements que subira l’Afrique dans les prochaines décennies : une explosion de la population (ainsi du Niger passant de 182 millions d’habitants en 2015 à près de 400 millions à l’horizon 2050) qui sera de plus en plus urbaine ; autre exemple frappant : 97 % de la population africaine aura, en 2017, un abonnement de téléphone mobile alors que 30 % de cette population sera propriétaire d’un smartphone….

Monsieur Manenshe, directeur financier du Parlement sud africain, affirmera, quant à lui, que le CFO doit être le moteur du changement dans l’entreprise. Fausto Cosi, président de l’IAFEI, dira que le Brexit –dont les causes sont essentiellement migratoires– est dangereux pour l’Union Européenne mais pas nécessairement pour les européens.

La cyber sécurité fut également un des sujets abordé au cours de ce 46ème congrès de l’IAFEI. « Il est primordial de gérer et d’anticiper le risque cyber » dira ainsi Linda de Beer, directrice du comité IT de Sasfin Bank Ltd. Conchita L. Manabat, des Philippines, fera remarquer que la réputation d’une entreprise peut se défaire très rapidement sur le Net : d’où la nécessité de se donner les moyens pour la protéger. De bonnes procédures internes sont à la base d’une cyber sécurité efficace dira Kris Budnik, directeur de PwC Afrique.

L’innovation technologique a également un fort impact sur nos métiers. Michaël Jordaan, fondateur et CEO de Montegray Capital, reconnaîtra que Twitter est un formidable outil de communication. Frédéric Doche affirmera, quant à lui, que le CFO doit transformer le risque des nouvelles technologies en opportunité alors que Carl Wöcke, analyste, n’hésitera pas à dire que c’est au CFO de « mettre en musique » les nouvelles technologies dans l’entreprise.
Armand Angeli a animé une table ronde sur les CSP alors que Dominique Chesneau proposera, dans une autre table ronde, plusieurs pistes afin que le CFO gère au mieux les risques de change.

La fiscalité fut également un sujet abordé au cours de ce congrès ; intégrité et responsabilité sont deux maîtres-mots en la matière pour Conchita L. Manabat, modératrice de l’atelier auquel participait Mohamed El Fezzazi, nouveau président de l’équivalent de la DFCG au Maroc (l’AMMFG). Ce dernier n’hésitant pas à dire que le business pilotera désormais la fiscalité et non l’inverse. David Lermer, directeur de la fiscalité internationale chez PwC Afrique, affirme que le CFO a la responsabilité de la politique fiscale auprès de son board.

Frédéric Doche a présenté au cours de ce congrès le résultat de l’enquête annuelle de l’Observatoire International du Contrôle de Gestion. De cette enquête annuelle, il ressort que le contrôleur de gestion passe de moins en moins de temps sur le reporting et qu’il consacre à l’analyse et aux révisions budgétaires une bonne partie de son travail ; si les projets de big data sont dans « les radars » du contrôleur de gestion ils doivent être mis en œuvre dans le domaine Finance. Le contrôleur de gestion est face à un tournant car il devient de plus en plus manager de la performance, et se doit donc d’utiliser au mieux les nouvelles technologies afin d’être plus efficace pour apporter de la valeur ajoutée au management de l’entreprise.

De nombreux sujets ont été abordés pendant ces deux jours de conférences et networking sur une palette de sujets qui concernent les CFOs du monde d’aujourd’hui et qui furent particulièrement denses. « Je trouve que l’organisation, la qualité des intervenants et la richesse des échanges ont été formidables » avouait Fausto Cosi à l’issue de ce 46ème congrès de l’IAFEI.